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Kaetlyn Osmond rallie la foule à London avec son joyeux programme court sur Mambo n° 8

LONDON, Ont. - À présent, tout le monde connaîtra son nom : Kaetlyn Osmond.

Originaire de Terre-Neuve, cette patineuse s’est fait remarquer par le monde entier et est allée à l’encontre de toutes les idées reçues, terminant quatrième dans le programme court à l’occasion de sa première apparition aux championnats du monde de patinage artistique.

Elle était, elle-même, en état de choc.

Kaetlyn a patiné tôt, neuvième de 35, et est retournée à l’hôtel relaxer pendant que l’épreuve féminine se déroulait. Elle ne l’a pas regardé à la télévision. À un moment donné, elle a reçu un message d’une amie lui disant qu’elle se trouvait toujours en deuxième place. Elle a gardé ce rang jusqu’au deux derniers groupes de femmes, les poids lourds, et en fin de compte, Kaetlyn devançait toujours des sommités comme la championne américaine Ashley Wagner (cinquième) , l’ancienne championne du monde Mao Asada (sixième), la médaillée de bronze des championnats du monde Akiko Suzuiki, du Japon (que Kaetlyn avait auparavant battu aux Internationaux Patinage Canada et qui se trouvait actuellement en septième place), l’étoile américaine Gracie Gold (neuvième, plutôt contrariée à ses premiers championnats du monde) et Elizaveta Tuktamysheva, la Russe qui avait remporté les Internationaux Patinage Canada l’année avant que Kaetlyn ne le fasse.

La foule nombreuse a assisté à une chute des résultats, des classements inattendus, une bonne notation, beaucoup de surprises, ce qui est sain pour un sport qui a perdu de sa vigueur après les controverses des Jeux olympiques de Salt Lake City. Et, Kaetlyn Osmond a été l’une de ces surprises.

En première place se trouve Yu Na Kim, qui a concouru sporadiquement depuis son triomphe olympique à Vancouver, avec seulement un petit événement international cette année. Dans ses séances d’entraînement, elle a été stupéfiante, réussissant des combinaisons triple Lutz – triple boucle piquée avec une grande facilité. Elle l’a fait ici jeudi, mais lorsqu’elle a vu sa note – 69,97 points, son visage a semblé s’effondrer. Son record du monde est de 78,50 points, établi aux Jeux olympiques.

« Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais », a-t-elle dit. « Mais, j’ai fait de mon mieux. » Elle a obtenu un niveau trois pour deux de ses pirouettes, mais la championne du monde en titre Carolina Kostner, d’Italie, a semblé obtenir un plus grand nombre de points positifs pour son pointage de l’exécution et a terminé deuxième avec 66,86 points, seulement trois points derrière la championne, malgré une chute vers la fin d’une combinaison triple boucle piquée – triple boucle piquée.

Le problème de Kim? Certains ont dit que son programme était un peu terne, que la patineuse sud‑coréenne n’avait plus la maîtrise de la patinoire qu’elle avait à Vancouver. S’est-elle rouillée? Est-ce un manque de dynamisme? Kim a déclaré qu’avec la médaille d’or olympique, elle avait atteint tous ses buts au patinage. Maintenant, elle vise à se faire plaisir et du même coup, essayer d’obtenir autant de places que possible pour les Coréennes aux Jeux olympiques.

En troisième place, se trouve la charmante Kanako Murakami, qui a mieux réussi que ses coéquipières plus chevronnées. Kanako était vêtue de rose tendre et a patiné sur la musique de Prayer for Taylor. Elle a enchanté la foule, qui lui a donné une ovation. Même Kim n’a pas obtenu d’ovation.

Kanako a accumulé 66,64 points, quelques fractions de moins de Carolina Kostner, après avoir réussi une triple boucle piquée – triple boucle piquée et obtenu un niveau quatre pour tous ses éléments autres que les sauts.

Les autres surprises? Mao Asada, avec son programme léger et animé sur la musique I’ve Got Rhythm, a réussi un triple Axel, mais exécuté une rotation insuffisante pour un triple flip, qui était la première partie d’une combinaison avec une double boucle. Plus tard, la foule a eu le souffle coupé lorsqu’elle a fait une simple boucle au lieu d’une triple. Elle a obtenu 62,10 points pour la sixième place.

Ashley Wagner a bien patiné et terminé avec aplomb, bien qu’elle avait l’intention de ne pas exécuter un triple-triple si le premier saut semblait incertain. Il l’a été. Ashley a signalé avoir exécuté son triple flip avec un peu de vacillement à la réception, qui a donc été suivi seulement d’un double. Sa note de 63,98 points la met derrière Kaetlyn Osmond.

Par la suite, Ashley a clairement indiqué qu’elle se sent responsable de mériter les trois places qu’obtiennent habituellement des patineuses américaines. Cette année, elles n’en ont que deux. La débutante, Gracie Gold fait de son mieux, mais elle a fait une rotation insuffisante pour sa triple boucle piquée qui formait la deuxième partie de sa combinaison de triple Lutz et elle a été pénalisée pour une mauvaise entrée dans son triple flip. Elle a terminé avec 58,85 points. « Je crois avoir patiné de façon sécuritaire et constante », a-t-elle dit. « J’ai éprouvé de la difficulté avec un changement de pirouette. » Elle a perdu quelques niveaux pour une pirouette qui a mal tourné.

Adelina Sotnikova, l’une des quelques jeunes patineuses russes prometteuses, a fait une rotation insuffisante pour la deuxième partie de sa combinaison de triple boucle piquée – triple boucle piquée et terminé huitième avec 59,62 points. Elle a eu l’impression d’être tout à fait prise de court.
« Ce sont mes premiers championnats du monde et je me sentais très calme », a-t-elle dit. « Honnêtement, je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait et que suis aux championnats du monde », a-t-elle avoué.

Elizaveta Tuktamysheva a glissé d’une pirouette et fait un simple Axel au lieu d’un double – aussi avec une rotation insuffisante. Elle n’a pas reçu de points pour ni l’un ni l’autre des éléments et avait l’air abattue lorsqu’elle a quitté la glace.

Mais, Kaetlyn Osmond a relevé le défi sans même y penser et attaqué son programme sur Mambo n° 8 avec une joie et un sourire qui ne l’ont jamais quittée. Elle a rempli la patinoire avec ses grands mouvements. Son entraîneur Ravi Walia l’avait prévenu de la réaction d’une foule canadienne et l’avait préparée en l’emmenant voir Andrei Rogozine concourir dans le programme court masculin la veille. Et, il lui a dit de prendre un peu de temps après que son nom soit annoncé : bon conseil compte tenu de ce qui est arrivé, la foule canadienne l’a bruyamment applaudie. Habituellement, Ravi a dit, Kaetlyn amorcerait les éléments de son programme d’ici cinq secondes de son arrivée sur la glace. Cette fois, elle est restée calme avec une attente de 30 secondes.
Et, lorsque le temps est venu, elle a exécuté une combinaison de triple boucle piquée – triple boucle piquée et un excellent triple flip – un saut qu’elle avait raté aux Championnats des quatre continents – et un double Axel.

Elle a acquis de la confiance après avoir regardé d’autres Canadiens bien réussir mercredi. « Je voulais simplement faire partie de ce succès et faire aussi bien qu’eux », a-t-elle affirmé. Ceci lui a donné plus de confiance dans son propre programme.

« La foule était incroyable », a déclaré Kaetlyn plus tard. « Les gens sont tellement intéressés et applaudissaient tellement fort que ceci m’a aidée à me calmer et me permettre de profiter de l’expérience. Il y avait des parties de mon programme que je n’ai pu entendre en raison de la foule. Mais, je connaissais assez bien mon programme pour savoir que ma synchronisation était bonne. »

Pour la première fois, Kaetlyn a admis qu’elle se sentait un peu nerveuse pendant qu’elle attendait son tour de patiner. Mais, lorsqu’elle est allée sur la glace et a amorcé son programme familier, elle a relaxé.

Avant la compétition, Kaetlyn se demandait comment elle se sentirait à ses premiers championnats du monde. Elle a dit à Ravi qu’elle n’avait pas l’impression que ce sont des championnats du monde, ce qui a facilité les choses pour elle, a-t-elle ajouté.

Il y a seulement deux ans, Kaetlyn a concouru aux championnats nationaux juniors, mais n’a pas eu d’aussi bons résultats qu’elle ne l’aurait espéré. Cette déception a changé les choses. Elle s’est ressaisie et reconcentrée. « J’ai dû tenir compte du fait que j’adore ce sport et je ferai tout pour lui », a-t-elle fait observer.

Cette saison-là, elle a terminé troisième aux championnats canadiens et parmi les dix meilleures aux championnats du monde juniors, ce qui a permis au Canada d’envoyer deux femmes à l’événement de cette année. Ravi espère qu’elle fera de même au niveau senior, bien qu’il n’en ait pas discuté avec elle depuis un mois.

Plus tôt cette saison, la tentative d’obtenir deux places pour les Canadiennes aux Jeux olympiques de Sotchi était souvent discutée. Ravi savait qu’elle devait se classer parmi les dix premières pour réussir, il a donc décidé de lui faire faire tout ce dont elle avait besoin pour se rendre à ce stade. Terminant quatrième est un avantage supplémentaire, une surprise. Mais Kaetlyn affirme toujours que son but est de terminer parmi les dix premières. « Il y a beaucoup de bonnes patineuses à cet événement », a-t-elle fait remarquer.

Elle trouve toujours que son succès rapide sur la scène mondiale est « un peu choquant ».
« J’ai seulement commencé la saison pour voir ce qui arriverait », a-t-elle dit. « À penser que l’an dernier, j’essayais seulement de réussir quelques triples sauts. J’ai réussi mon flip et mon triple-triple l’an dernier et, à la fin de l’année, j’ai réussi mon Lutz et deux autres combinaisons triple-triple. C’était tout à fait incroyable. »

La tactique clé du programme court? Ravi lui a dit de ne pas trop réfléchir.

« Elle manque un peu de constance dans les séances d’entraînement », a-t-il dit. « Tout est vraiment facile pour elle. Elle peut tout faire dans son programme. Je lui ai dit qu’elle n’a pas vraiment besoin de réfléchir à certains de ces sauts. Il suffit de les laisser se produire. Elle a pensé que c’était vraiment drôle. »

Mais, ça fonctionné.

Les deux derniers mois ont eu des hauts et des bas pour Kaetlyn, avec ses succès stupéfiants. Ravi affirme que Kaetlyn n’est pas nerveuse à cet événement, seulement stupéfaite de la nouvelle position dans laquelle elle se trouve, au centre de l’attention, ce qu’elle aime, mais elle ne fait qu’apprendre comment y faire face. « Je pense qu’elle s’habituera à gérer ses sentiments », a-t-il ajouté.